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Auguste Meynier

Carte de combattant volontaire de la résistanceMadame Monique TISSE raconte :

Mon père Auguste MEYNIER est né le 17 septembre 1897 à Serverette en Lozère. Il travaillait ses vignes et sa pépinière avec son frère et ponctuellement son épouse Lucienne BOUQUET. Il avait deux enfants : Monique et Francis. Auguste marqué à gauche (SFIO*) a été résistant contre l’occupant Allemand de façon concrète, membre des groupes « Francs de Combat » puis  « MUR* » (1943-1944).
Des souvenirs, des anecdotes reviennent en mémoire, par exemple sa fille raconte que M. Gabriel Rey qui était garde municipal à la Mairie de Mauguio se débrouillait pour « récupérer » des cartes (précieuses) d’alimentation. Mère et fille MEYNIER allaient à bicyclette porter les cartes et les cartons de tracts anti-nazis à des membres du réseau « Franc de combat » clandestins à la rue du Pilat Saint Gély à Montpellier, que d’autres distribuaient en ville.
Ces « cartes d’alimentation » et les cartons de tracts étaient cachés sur les poutres apparentes de la salle à manger de leur maison. Dénoncés par quelqu’un, ils ont eu un jour une visite de la sinistre Gestapo. On imagine la peur, l’angoisse de Monique alors jeune fille et de la famille avec ces cartons compromettants juste au-dessus de leur tête chez eux, au 59, de la rue Auguste MEYNIER. Il se tenait également des réunions secrètes. Il fallait bien sûr être très discret car les « murs ont des oreilles », quelquefois mal intentionnées.
Aux voisins trop curieux, on disait qu’on recevait des « cousins de la montagne », tous n’étaient pas dupes. Un des six fusillés au lieu-dit « La Madeleine » sur la route de Sète qui connaissait bien Auguste lui disait peu de temps avant qu’il avait peur et s’il devait être pris de ne pas s’en sortir vivant …
La famille MEYNIER a également hébergé durant quelques mois un jeune homme, André, non d’emprunt originaire de Carmaux afin d’échapper au Service du Travail obligatoire en Allemagne. Il cachait sa moto dans l’impasse donnant sur la Grand Rue. Un jour, sur dénonciation, un voisin est venu dire que la Gestapo allait venir, le jeune homme n’eut que le temps de sauter sur sa moto et de s’enfuir juste à temps par la Grand Rue.
Une autre anecdote – Les « Cousins de la montagne » avaient amené un cochon que la voisine Mme Arlette VALLIER cachait au fonds de son jardinet et engraissait. Celui-ci avait permis de nourrir « les cousins » quelques temps.
Question : Des femmes étaient-elles impliquées ? Oui de façon discrète et efficace en aidant les hommes.
C’est avec émotion que Monique raconte : « Le 22 août 1944, c’est la débâcle, les soldats allemands haineux, la peur au ventre fuient. Ils prenaient au passage les vélos, les chevaux (qu’on cachait). Ils traversent Mauguio en direction de Nîmes. M. Gabriel ALDIE qui allait ramasser des pommes de terre au mas de Marot, croise la colonne blindée allemande. Ils l’ont tué lâchement. Une plaque est apposée » à la Grand Rue à l’angle de l’Impasse Molière.
Elle se souvient aussi de cette voisine sortant dans la Grand Rue en criant « La guerre est finie » et de la liesse populaire qui s’en est suivie au village.
Et après la guerre, Auguste MEYNIER a continué de travailler ses vignes et sa pépinière. Il a été élu président du Conseil de la Libération de Mauguio (MLN*). Il a été élu Maire de Mauguio (SFIO*) de mars 1945 à 1967 (4 mandats). Élu conseiller général du canton et impliqué dans le Mouvement pour la PAIX. Il a connu les débuts et l’inauguration de la Grande Motte. Il a reçu en tant que Maire deux fois le Général Président De Gaulle à MAUGUIO. Mauguio comptait alors 3700 habitants.
Très apprécié de la population et impliqué dans les milieux taurins, il décède le 23 décembre 1967 à l’âge de 70 ans en cours de mandat.

SFIO – Section Française de l’Internationale Ouvrière
MUR – Mouvement Unis de la Résistance
MLN – Mouvement de Libération Nationale

 

IMG_6584Rue Auguste MEYNIER

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