L’Avranches était autrefois une pêcherie et la célèbre maison qui semble flotter sur l’Etang de l’Or est sa cabane. L’histoire de cette cabane commence par un procès.
En 1715 l’Évêque et comte de Melgueil ne percevant plus le denier de culte de cette pêcherie, décide de donner à l’investisseur et viguier Pierre Gimel cet espace nommé autrefois « la pointe du Toc du Renard ». Ce dernier loue à 2 aigues-mortais la pêcherie et fait construire la cabane le 1er mai 1716.
Or ce lieu appartenait en fait à M. Mathieu dit « le Maniguiérou ». Ses héritiers les Vidal entament alors un procès qu’ils remportent.
Pendant 3 siècles, cette maniguière a vu défiler de nombreux propriétaires.
- 1665 Mathieu est le premier propriétaire de cette pêcherie
- 1715 Pierre Gimel, Viguier de Villeneuve et ses 2 locataires d’Aigues-Mortes
- 1735 les Vidal héritiers de Mathieu
- 1743 Maître Gabriel Davranche notaire à Montpellier
- 1919 Famille Grassion
- 1970 François Fontes
Avec la construction du Canal du Rhône à Sète, la physionomie du littoral et l’exploitation des maniguières changent complètement. A la fin du XIXe siècle les Davranche disparaissent des registres de l’Etat Civil. Seul leur nom reste attaché à jamais à cette cabane.
La cabane, dernier témoignage de ce que furent les maniguières fascine aujourd’hui les peintres comme Vincent Bioulès et les poètes locaux. Sur sa façade est inscrit en provençal l’extrait d’un texte du poète Joseph d’Arbaud :
« S’il advenait qu’un jour, pour être quelqu’un il fallait être plus qu’un homme qui aime son pays, je me ferais construire un grand château de pierre en bordure de marais… »