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Habitat cabanier

Au 19ème siècle, les cabanes de pêcheurs ressemblent au dessin à l’encre de Jean-Marie Amelin d’une cabane au bord du Lez publié en 1823 : ronde, avec un toit de paille.

Cabane de pêcheur au bord du Lez à Palavas
Cabane de pêcheurs, bords du Lez, Palavas Amelin, Jean-Marie (1785-1858). Auteur du texte Source : Mémonum

L’âge d’or des cabanes

Dès le début du 20ème siècle, des chasseurs pêcheurs de Mauguio construisent au bord de l’étang des abris temporaires, plus ou moins précaires, pour s’y adonner à leur passion. Société masculine et festive. les familles les retrouvent parfois le week-end ou pour le lundi de Pâques.
L’étang attire également des personnes qui recherchent la solitude et la tranquillité, des « originaux », des artistes, des « reboussiers ». Et des chasseurs viennent de partout au moment des migrations de foulques macreuses.

Le 8 juillet 1925, à la suite d’une demande d’un groupe de vingt personnes de la ville pour qu’on leur vende des terrains communaux pour construire des cabanes, le maire Darius Rey fait passer en conseil municipal une délibération qui établit un cahier des charges. Il ne peut y avoir qu’un seul lot par adjudicataire et il s’agit uniquement de « cabanes d’agrément« . C’est l’âge d’or des cabanes.
Souvent les personnes se regroupent pour construire la cabane; à l’Espoungue ils sont 7 propriétaires, à la cabane de Sérode 4.
Ce sont de petite maison, entre 10 à 12 m², avec des murs en cairons (pierre ou briques), un toit en tuile à deux pans. À l’intérieur, une seule pièce avec une fenêtre à l’est, une fenêtre à l’ouest, la porte au sud. De petites ouvertures (souvent pas de vitres), jamais au nord. Et bien sûr, une grande cheminée.
On passe progressivement d’une cabane utilitaire de pêcheurs pour entreposer le matériel à une cabane pour les loisirs.

Délibération du conseil municipal de Mauguio du 8 juillet 1925
Délibération du conseil municipal de Mauguio du 8 juillet 1925

Détails architecturaux

Des baraques auto-construites

Après la guerre se développent aussi des « baraques de planches et de tôle » auto-construites avec des matériaux de récupération. On peut en voir encore à Lansargues, en aval, plus près de l’étang, sur le franc bord du canal, et sur le terrain communal ainsi qu’aux cabanes de Lunel.

Cabane de Lansargues
Cabane de Lansargues. Document conservé aux Archives départementales de l’Hérault (France), sous la cote 1770W 109 Lot 1 1996
Cabanes du Salaison : à gauche, la cabane de Singet, le chien de Suquet, pêcheur professionnel de Mauguio, dans la barque M.Bourelly. À droite, la cabane de Ribayrolles. La carte postale daterait des années 1930-1932, à l'époque du tabac Bonnet. (source : Arlette Orlandini) - Document conservé aux Archives départementales de l’Hérault (France), sous la cote 1770 W 166 Lot1 1993
Cabanes du Salaison : à gauche, la cabane de Singet, le chien de Suquet, pêcheur professionnel de Mauguio, dans la barque M.Bourelly. À droite, la cabane de Ribayrolles. La carte postale daterait des années 1930-1932, à l’époque du tabac Bonnet. (source : Arlette Orlandini) – Document conservé aux Archives départementales de l’Hérault (France), sous la cote 1770 W 166 Lot1 1993

On n’a plus de traces aujourd’hui de la cabane de Singet.

Aménagement des cabanes

À partir des années 70, à Mauguio, beaucoup des anciennes cabanes en pierre ont été aménagées, agrandies et sont devenues des villas principales ou secondaires.
L’eau arrive en 1972. C’est le premier combat de l’association des cabanes de Mauguio-Salaison qui a fêté en 2023 ses 50 ans; l’électricité, un peu plus tard. Aucune solution durable n’a encore été trouvée pour l’assainissement des eaux usées.

Des familles aux revenus modestes s’installent aux cabanes parce que cela revient moins cher.

Aujourd’hui, les habitants des cabanes du Salaison, environ 70 foyers, se perçoivent comme un quartier à part entière de Mauguio, avec des noms de rues, un arrêt de bus pour le transport scolaire. Ils sont attentifs à leur environnement et se perçoivent comme des « sentinelles ». Leurs préoccupations, leurs modes de vie n’ont plus rien à voir avec l’âge d’or des cabanes, mais ils s’efforcent de préserver solidarité et convivialité.

Autour de l’étang, on retrouve toute cette diversité d’habitats, cabane utilitaire (pêcheurs du canal de Lunel), cabane de loisir (en dur, ou précaire), habitation secondaire ou principale.

Sources :
Raconte-moi… Les Cabanes du Salaison (Cercle Archéologique Melgorien)

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